I. Cinéma, le miroir de notre société


Le cinéma est miroir de l'homme et reprend les faits de la société comme thème. Le cinéma hollywoodien est inspiré par les problèmes qui se posent à l'homme tous les jours. On retrouve dans les films toujours les mêmes genres de soucis auxquels les personnages peuvent être confrontés.


LA DROGUE

La drogue est un sujet sur lequel nous débattons depuis bientôt un siècle et qui reste évidemment d'actualité. Il concerne toute notre société, notamment les adolescents.

Il faut savoir que, dans les années 30, la drogue est un sujet tabou en Amérique, avec le code Hays les cinéastes ne sont plus autorisés à évoquer certains sujets jugés « choquants » comme celui-ci (les baisers, le sexe, devaient rester des plans très courts eux aussi). Pour autant, le sujet ne fut pas totalement banni des écrans, car parallèlement aux films de grands studios (qui sont 80% de la production) a toujours existé une production indépendante de films à petits budgets diffusés dans des salles de quartiers.

On y trouve déjà des films préventifs sur les conséquences dévastatrices de la drogue dans des films comme The Narcotics Story (1958) produit par Robert W. Larsen où l’on nous dévoile les dessous de ce monde.
Il était destiné à devenir un film de formation pour la police de Los Angeles, mais il a fini par être rendu publique, d'où son genre semi-documentaire. Il expose les conséquences néfastes de la marijuana, de l'héroïne et de la cocaïne sur des adolescentes qui tomberont dans la prostitution, et de la façon dont la police luttera contre ça.
 


Dans le même genre The Devil’s Weed (1936)
 
Aujourd'hui la drogue est l’un des thèmes les plus repris au cinéma. On trouve deux sortes de genres, celui qui vise à nous faire réfléchir, à nous faire peur même, et celui qui vise à nous faire rêver.
Requiem for a dream s'inscrit dans le genre préventif lui aussi,un des films les plus lugubre qu'on ait vu, et probablement le plus efficace pour mettre en garde sur les conséquences de la drogue.
C’est la longue décente aux enfers de deux amants toxicomanes et d’une vieille femme seule obnubilée par son poids qui tombera elle aussi dans ce tourbillon infernal contre son gré. Ce film est angoissant, oppressant, glauque, tout est mis en œuvre pour que le spectateur ressorte de la salle de cinéma avec le ventre retourné, cette technique marche réellement, les spectateurs sont repoussés par cet univers. Quelques images du film illustreront ces propos :
 
La drogue dans les films  dépeint une certaine rétrogression, tout commence bien, on essaie, c'est bien, mais on recommence, et on ne s'arrête plus et ça se finit rarement bien. Le loup de Wall Street participe à cette mise en garde, c’est un film sauvage où Martin Scorsese (Taxi Driver, Les Infiltrés) met en scène un petit monstre de la finance qui évoluera dans le monde économique des États-Unis, au cours des années 90, avant que la crise ne frappe à sa porte. On nous montre drogues, sexe, argent. C’est un film qui illustre le rêve américain. Mais l’argent mène à l’excès et c'est ici qu’on suit la retombée de cet homme. Un film comique et réaliste mais qui n’a pas cette fameuse happy end.

 
 
Cependant de nombreux films montrent le bon côté des choses, tout reste très naturel, les personnages se droguent mais on n'observe pas de conséquences graves sur leurs vies.
Il y a déjà de nombreuses années, Reefer Madness (1936) film très célèbre de Louis J. Gasnier qui a marqué les esprits, met en scène des parents d’élèves réunis dans une école pour assister à une projection dont ils ignorent tout : le fléau de la marijuana. Deux parents croient reconnaitre dans ce documentaire leurs enfants, Jimmy et Mary, qui tomberont, adolescents, dans cette addiction. C’est un film humoristique assez moderne qui nous montre un univers délirant, amusant, osé et exagéré.
 
Plus récemment, sont sortis des films reprenant cet American Dream, où l’argent coule à flot, les femmes aussi, et pour parfaire ce spectacle viennent les drogues dures. Elles sont représentées comme une réelle source d’amusement.
On le constate dans des films tels que Very Bad Trip (2009) de Todd Phillips, quatres amis qui viennent à Los Angeles, la ville où tout est possible, pour fêter un enterrement de vie de garçon qui tourne.. au black out total, aucun souvenir, une soirée qui semblait pourtant mémorable.
How High (2001) est un film de Jess Dylan qui raconte l’histoire de deux jeunes noirs habitant en cité qui participent à un concours pour entrer dans une Université pour apprendre la biologie. En fumant du cannabis, leur ami décédé apparaîtra pour leur donner les réponses aux éxamens. Dans ce film, le rire provoqué chez le spectateur dédramatise la gravité que peut avoir la drogue qu'elle soit "douce" où non.
 
La drogue est donc un problème mondial repris au cinéma mais interprété sous différentes formes, dans différents buts. Mais la question des conséquences, qu’elles soient très graves ou assez superficielles continue de se poser. La prise de drogue n’est pas sans risques, comique ou dramatique, tous les films qui en parlent le rappellent et en font prendre conscience au spectateur. A lui de rester objectif face à ça, les drogues sont interdites et dangereuses pour une bonne raison, à lui de ne pas être influencer négativement.
 
 
LE RACISME

Aujourd’hui nous comptons différents genres d’individus dans le monde. Mais il n’y a aucune preuve scientifique qui prouve la supériorité ou l’infériorité d’un groupe ou d’un individu sur les autres. Il s’est avéré, malheureusement, que les hommes se sont appuyés sur ces notions de supériorité ou d’infériorité pour justifier la discrimination, la ségrégation, l’esclavage, le génocide et la colonisation. En fait, ils en ont usé pour justifier l’exclusion voire l’élimination physique de l’autre ethnie dans la société.
Le racisme en Amérique est apparu avant même la naissance du peuple américain, ainsi en arrivant sur les terres d'Amérique, les Européens sont confrontés a des êtres jusque là inconnus, les Indiens d'Amérique. Humains, ou esclaves par nature ? La raison économique l'emportera et signera l'arrêt de mort du peuple indien.
La découverte de l'Amérique marque donc le début des temps modernes, et la découverte des indiens d'Amérique le début de l'esclavage.

Les cinéastes s'appuient alors sur cette période d'injustice pour dénoncer l'esclavage dans leur films, on trouve des biographies, telles que Twelve Years A Slave (2013), un film de Steve Mc Queen qui raconte la terrible histoire de Salomon Northup, un jeune noir originaire de l'Etat de New York, enlevé et vendu comme esclave. Il subira la cruauté d'un propriétaire de plantation, mais se battra pendant douze années pour sa liberté. C'est un film très émouvant par l'injustice qui en ressort mais aussi par la violence, tout est montré, c'est en effet un film très réaliste, il  nous dépeint ainsi à la perfection la cruauté de l'esclavage.
 




Des récits tels que Django (2013) de Tarantino ou encore Le Majordome (2013) de Lee Daniels montrent la lutte acharnée de ces noirs pour leur liberté. En effet, ce sujet est abordé dans de nombreux films, c'est un passage de l'histoire que personne n'oublie et le cinéma nous le rappellera éternellement.


En dehors de l'esclavage, le racisme est toujours un problème d'actualité en Amérique, plus qu'ailleurs, de nombreux films américains nous offrent une vision de cette discrimination raciale par des films à émotion comme American History X (1999) de Tony Kaye. A travers l'histoire d'une famille américaine, ce film tente d'expliquer l'origine du racisme et de l'extrémisme aux États-Unis. Il raconte l'histoire de Derek qui, voulant venger la mort de son père, abattu par un dealer noir, a épousé les thèses racistes d'un groupe de militants d'extrême droite et s'est mis au service de son leader, brutal théoricien, prônant la suprématie de la race blanche. Ces théories le mèneront à commettre un double meurtre entrainant son jeune frère, Danny, dans la haine. C'est un film violent, sur cette photo on voit Derek qui brise la mâchoire de ce noir contre le trottoir, une scène très connue, elle montre jusqu'où le racisme peut aller. 
 
 
On a aussi Invictus (2009), film qui retranscrit à l'écran la victoire de l'Afrique du Sud lors de la coupe du monde de rugby organisé en 1995 sur son sol. Clint Eastwood, nous replonge en plein Apartheid, l'histoire pas si lointaine d'un pays qui fut démocratisé par le pouvoir d'un homme, Nelson Mandela, et qui utilisa cet événement planétaire pour tenter de réconcilier une nation tout entière.

Mississipi Burning film d'Alan Parker qui date déjà de 1988 montre lui aussi la séparation et le rejet qu'ont subi les noirs en Amérique en 1964.


 
 
Le cinéma hollywoodien met en scène le racisme même sous forme de comédie, dans tous les films où on voit un noir et un blanc on nous rappelle leur différences raciales et le fait que les gens ne les traitent pas toujours pareil, avec humour. Le racisme est un sujet sensible aux Etats-Unis, quand on sait que Intouchables (2011) de Antoine Toledano a été jugé raciste par les américains à cause des gags qui sont faits sur la couleur du personnage principal. Le racisme est -quoi qu'on dise- omniprésent en Amérique.
 

LES DANGERS D'INTERNET


Aujourd’hui, 83% des jeunes surfent seuls sur Internet, 30% des enfants de 6-8 ans ont déjà accès au web. Internet possède des avantages, comme la richesse et la rapidité des informations, mais aussi de nombreux inconvénients.

Lorsque vous utilisez Internet, vous vous exposez à de multiples dangers :

-Incitation à la haine raciale, contenus violents :
Internet donne accès à une grande quantité de contenus violents facilement. Entre les pages Web à humour mauvais, des chansons dont les paroles échappent à la censure, les jeux d’une violence extrême et réaliste, et les images ou vidéos de torture postés par des criminels.

Les groupes haineux font de plus en plus appel à Internet pour recruter chez les jeunes, comme ceux qui militent pour la suppression de la race blanche par exemple.

-Prédateurs pédophiles :

-Chats, messagerie instantanées, e-mails sont autant d’outils que les jeunes affectionnent mais qui peuvent aussi les confronter à des prédateurs sexuels. L’anonymat propre à Internet favorise les confidences et les révélations intimes. Les prédateurs s’en servent pour instaurer très rapidement une relation de confiance avec les enfants qui manquent encore de jugement.

-Pornographie en accès libre et facile :

-3 enfants sur 10 sont volontairement ou involontairement confrontés à des contenus choquants sur Internet, en cherchant un site ou en téléchargeant illégalement, par exemple. L’accès facile qu’Internet donne à la pornographie inquiète énormément les parents. Autrefois très difficile à obtenir, ces images sont à la portée d’un simple clic.
 
-Cyberintimidation ou Cyberbulling :

-Le cyberbullying peut être traduit par « harcèlement virtuel ». Ce terme est utilisé lorsqu’une personne est victime d’intimidation, d’humiliations, moqueries, injures ou menaces sur le Web. Cela passe souvent par la création de sujets de discussion, groupes ou pages (sur Facebook par exemple) visant une personne. Ces espaces de défouloir sont favorisés par l’absence de contrôle d’identité et le caractère public et ouvert des réseaux sociaux. Les « harceleurs » peuvent ainsi agir en quasi-impunité et de manière anonyme. Derrière leurs écrans les gens sentent en eux un certain pouvoir, que rien ne peux les atteindre, et ils en profitent pour en devenir méchants, cruels.
 
(Ou encore, escroqueries, utilisation de vos données personnelles..ect)

On retrouve ce problème de société dans de nombreux films. Ces films dénoncent les dangers que représente Internet, ainsi que les nombreuses conséquences engendrées dans la vie de la victime derrière la toile. En effet, aujourd’hui, l’utilisation massive des réseaux sociaux accroît le taux de suicide et l’automutilation chez le public le plus vulnérable : les jeunes.
 
On trouve le film Trust (2010) de David Schwimmer qui parle d'une jeune fille qui rencontre un garçon sur internet qu'elle apprécie vraiment, elle se sent de plus en plus attirée par lui même si peu à peu elle réalise qu'il n'est pas ce qu'il prétend être, elle continue à être fascinée par lui. Quand le masque finit par  tomber, elle rentre dans un engrenage qui détruira toute sa vie et celle de sa famille.
 

La préoccupation du réalisateur David Schwimmer pour les violences sexuelles n'est pas née avec le projet de Trust. Depuis plus de dix ans, il est engagé au sein de la Rape Foundation, une association d'aide aux victimes de viol. Il a également joué dans plusieurs spots de sensibilisation sur le sujet. David Schwimmer affirme que son intention, avec Trust, était de sensibiliser les parents à la pédophilie, une question de société "largement aggravée" par Internet

"Presque tous les enfants, à l'âge de 13 ans, ont déjà vu de la pornographie. Avant, c'était vraiment dur ou très humiliant, quand on avait 13 ans, de regarder de la pornographie. Aujourd'hui, c'est à portée de main. Ce film porte sur l’education des enfants à l'âge de la technologie."

Dans le genre où les adolescents sont représentés comme des individus cruels, sadiques, sans coeur, on trouve le film Le Mur De L'Humiliation (2011) de Charles Binabé qui met en scène Taylor une lycéenne qui s'inscrit sur un réseau social et devient la cible de moqueries collectives. Ne comprenant pas cet acharnement, la jeune fille se renferme et subit les affronts de ses camarades. Taylor apprend alors que ce harcèlement a été déclenché par sa meilleure amie, la poussant alors à une tentative de suicide. Ce film a été un réel choc pour ses spectateurs, de nombreuses vidéos en réaction à ce film ont été réalisées par des jeunes pour stopper l'humiliation. En effet il expose vraiment bien la réalité, notre génération est comme ça, ici elle est trahie par son amie, en vraie c'est la même chose, on ne sait pas qui nous veut du bien et qui se réjouit de notre malheur. De nos jours les jeunes se sentent puissants derrières leurs écrans et en profitent pour s'acharner sur certaines personnes jusqu'à les pousser à se haïr, à souhaiter mourir.

 
 
Comme pour la drogue, ces films sont produits pour prévenir les jeunes surtout que leurs paroles sur internet prennent une ampleur démesurée et peuvent anéantir quelqu'un complètement, c'est arrivé en réalité :
 
"En septembre, nous évoquions cette terrible affaire qui a secoué les Pays-Bas : le destin tragique d’une jeune fille assassinée par ses amis suite à un commentaire posté sur Facebook. Aujourd’hui, c’est au Canada qu’une affaire similaire a bouleversé la population. Amanda Todd, 15 ans, a mis fin à ses jours la semaine dernière chez elle à Vancouver. Un suicide que l’adolescente avait pourtant annoncé en postant une vidéo sur Youtube dans laquelle elle révélait avoir été victime de harcèlement durant 3 ans. Une situation qui l’aurait menée à la dépression et conduite à abuser de drogues et d’alcool, comme elle l’explique dans cette vidéo de 9 minutes en faisant défiler son récit sur des feuilles blanches, le visage à demi caché.
Tout commence pour Amanda Todd à 12 ans, lorsqu’elle rencontre un homme sur Internet qui la pousse à lui montrer sa poitrine via webcam. La jeune fille s’exécute, mais ses images seront ensuite publiées par l’homme en question sur Facebook, qui ne cesse de la harceler. S’ensuivront pour l’adolescente 3 ans de solitude et une forte dépression qui la conduiront à deux tentatives de suicide. Après avoir changé plusieurs fois d’école, Amanda est toujours la cible de moqueries de ses camarades et aurait été agressée par la petite-amie d’un garçon qu’elle côtoie. Des intimidations répétées qui pousseront la jeune fille à commettre l’irréparable le 10 octobre dernier. Depuis, des milliers de messages de condoléances et de soutien à sa famille ont déferlé sur les mêmes réseaux sociaux que ceux qui ont causé sa perte"
 
Le harcèlement scolaire touche un enfant sur dix. On ne se rend pas compte de l’importance de ce fléau. Concrètement, 1,3 million d’enfants en sont victimes. Cela correspond à peu près au nombre de personnes qui ont défilé à Paris le 11 janvier dernier après les attentats. Un problème qui touche les enfants du monde entier.
 
 
LE TERRORISME
 

Pour examiner la problématique terroriste dans les films américains, il a fallu déterminer certains critères de sélection des films : des films produits après 1992 traitant d’attaques terroristes contre des Américains ; des blockbusters destinés à plaire à un large public et à faire des recettes plutôt qu’à décrire d’une façon exacte la réalité des attaques terroristes ; des films d’action avec des acteurs connus du public comme Denzel Washington, Harrison Ford ou Arnold Schwarzenegger.

Les producteurs cherchent à créer un film qui touchera le plus le public dans ses croyances et ses peurs : quel portrait ces films font-ils des terroristes, des attaques terroristes et des États-Unis ? Pour cela, il faut donc s’intéresser à plusieurs éléments des films : le portrait des terroristes, les victimes des attaques, les réponses et le rôle du gouvernement et enfin diverses problématiques récurrentes dans la plupart des films étudiés.
Du sang et des larmes (2013) est un film dans lequel est retracé le combat de soldats Américains contre des mouvements terroristes en Afghanistan. Ce film de Peter Berg est inspiré d’une histoire vraie et s’approche au plus près de la réalité, en montrant toute l’atrocité qu’endurent ces soldats pour leur patrie. « Meurs pour ton pays, je vivrai pour le mien » est un slogan qui veut tout dire: Le combat contre le terrorisme est toujours d’actualité et fait encore de nombreuses victimes dans le monde entier.
 

C’est aussi le cas dans le film World Trade Center (2005) film catastrophe dramatique américain réalisé par Oliver Stone et basé sur les attentats du 11 septembre 2001 à New York. Filmé à hauteur d'homme, le film rend hommage aux morts, comme aux sauveteurs qui ont risqué leur vie.



Ces films tentent d'être des plus réalistes possible mais la technique hollywoodienne reste présente : elle met toujours en valeur son pays, ses hommes, son armée. De cette façon l'Amérique semble être un pays uni, où il fait bon vivre.

On nous montre souvent le terrorisme par les yeux des soldats mais jamais par ceux des habitants de pays qui en sont occupés. Le film Timbuktu (2014) film français, est un des seul à avoir pris le terrorisme par cet angle, là on trouve le réalisme de la folie du terrorisme.

 
Enfin, il est sûr et certain que ce thème va être encore plus repris dans les années à venir vu l'ampleur qu'a pris le terrorisme aujourd'hui.


LA PAUVRETE


En 2009, le Bureau du recensement américain a annoncé que 14,3% de la population américaine vivait en-dessous du seuil de pauvreté. Les populations les plus touchées sont les Hispaniques et les Afro-Américains, avec des taux de près de 25%.
Dans l'Amérique Blanche où domine la classe moyenne, la population noire, réduite à une société de classe inférieure, se trouve doublement exclue en raison de sa pauvreté et de sa couleur.

Pour crédibiliser les mythes d'une Amérique parfaite, l’industrie hollywoodienne s’est longtemps efforcée de minimiser la présence des pauvres aux Etats-Unis et de donner une image économiquement homogène de la population. Le principe de l’alignement par le haut, est mis à disposition pour renforcer l’existence d’une classe aisée, unique.  Hollywood veut donner l’image d’une Amérique où serait réalisé le rêve d’une middle-class unique, sans clivages économiques ni tensions sociales.
La citation d’un critique Américain dit: « Faites des films plus réalistes et plus humains avec des thèmes sociaux. N’exagérez pas le luxe des décors et veillez à ce que les personnages soient habillés dans un style correspondant au niveau d’aisance ou de pauvreté qu’ils sont censés représenter. »

La solution la plus confortable pour l’industrie cinématographique reste pourtant de faire « disparaître » les pauvres de ses films, de les rendre invisibles, comme elle l’a longtemps fait pour les groupes ethniques qui posaient problème. Il faut attendre le New Deal pour que la pauvreté et le chômage ne soient plus considérés comme le résultat d’une faiblesse individuelle. Mais l’industrie Hollywoodienne n’a pas suivi ce courant et est restée sur des positions nettement plus conservatrices pendant des décennies.

Très peu d’œuvres ont donné le rôle principal à un pauvre. La plupart du temps, lorsqu’on rencontre des pauvres, ils finissent par s’en sortir grâce au soutien de leur famille ou de leur communauté, révélant ce que Richard Griffith appelle "le fantasme de la bonne volonté" ou le film The Blind Side, de John Lee Hancok. Film réalisé à partir d’une histoire vrai, dans le Tennessee, Michael Oher, un jeune noir américain, se fait adopter par une famille riche où il trouvera son talent pour le football américain.



 
L'ENVIRONNEMENT, LA NATURE EN DANGER

C'est lorsque nous avons réellement commencé à nous inquiéter de ce que nous faisions avec la Terre que le 7ème art s’est emparé du sujet écologique en misant sur les films catastrophes, aux spectacles attrayants. 
Le réchauffement climatique  détrône la déforestation et favorise des scénarios tout entiers, les films misent tout sur les effets visuels. 
Le  sommet est atteint en 2004 avec The Day After Tomorrow du spécialiste du genre qu’est  Roland Emmerich, l’effet de serre provoque un refroidissement  global apocalyptique, déclenchant des crises environnementales et l’écologiques.



L’évolution se fait dorénavant sentir dans la manière de traiter le sujet. Il s’agit de s’en prendre au mode de vie  des sociétés industrielles, qui portent en elles les dégâts à venir, et non plus uniquement à  une exploitation industrielle mal calibrée. Dans un autre registre, c’est aussi le jugement de la  comédie Idiocracy (Mike Judge, 2006) où le héros fait un bond involontaire dans le futur et  découvre une société littéralement abrutie par la consommation, totalement incapable  d’évaluer les dégâts irréversibles qu’elle a occasionnés à son écosystème. 




C’est également le constat du film d’animation WALL­E (2008) de Andrew Stanton qui décrit une planète ensevelie sous des tonnes de déchets et un reliquat d’humains obèses qui errent dans l’espace. C’est  aux robots qu’il revient de sauver la planète et le genre humain.   

Puisque la sensibilisation à l’écologie ne suffit pas à modifier le cours fataliste que semble  prendre les sociétés industrielles, le cinéma n’hésite pas à donner à la nature un rôle plus  offensif. La nature, face aux menaces que l’homme fait peser sur  elle, exprime une conscience propre, réagit, se venge.
 The Happening, film catastrophe hollywoodien de  M. Night Shyamalan sorti en 2008, (Le sixième sens, Le village,...), lutte contre la menace environnementale, les végétaux produisent des phéromones qui  poussent les hommes au suicide. D’abord limité à quelques États américains en guise  d’avertissement, le phénomène devient mondial à la fin du film. 

La montée en puissance de l’imaginaire environnemental trouve son apogée avec Avatar (2009) qui est le plus grand succès cinématographique de l’histoire, tant  en termes d’audience que de profits. Réalisé par James Cameron (Terminator, Titanic...), le  scénario d’Avatar synthétise tous les ingrédients évoqués jusqu’ici. La science-fiction, les hommes définis comme des destructeurs à la recherche de profit, un habitat menacé, un peuple qui vit dans l’harmonie et qui se  rebelle et finalement, la nature elle­-même qui participe à la défaite des terriens. 



La question sur l'environnement a donc fortement évolué. Arrivée, dissimulée derrière le progrès technologique qui passe par la domination de la nature, maintenant visible, elle est d’abord projetée dans un futur plus ou moins lointain, puis elle s’actualise  dans des thèmes médiatisés, contemporains et mobilisateurs d’opinions. La déforestation, la  menace des écosystèmes, le réchauffement climatique gagnent en réalisme. Ces films ont pour but de critiquer les mécanismes sociaux et politiques, les actions néfastes de l'homme sur son propre foyer afin de provoquer chez le spectateur un choc, afin que chacun de nous fasse attention.

Ainsi, à Hollywood, ce sont les « blockbusters », films spectaculaires incluant le plus souvent une débauche d’effets spéciaux et d’acteurs célèbres, qui sont devenus la norme. Ceci ne veut pas dire que les grands studios ne produisent plus aujourd’hui que des films de ce genre, mais que les films les plus rentables appartiennent quasiment tous à cette catégorie, et notamment parce qu’ils plaisent aux publics du monde entier.
La tendance générale depuis de nombreuses années ancre donc l’industrie cinématographique américaine dans une surenchère de moyens et de technologie, qui rend d'autant plus difficile la compétition pour les producteurs indépendants américains ou étrangers, qui ne disposent en général pas de moyens aussi considérables que ceux des majors de Hollywood.